Les activités de l'Unité

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Les allergies résultent d’une réaction immunitaire exagérée et non contrôlée contre des agents de l’environnement normalement inoffensifs : pollen, aliment, acariens, …. Les allergies alimentaires posent un important problème de santé publique du fait de l’augmentation de leur prévalence, mais aussi du nombre d’aliments incriminés et de la gravité des manifestations cliniques qu’elles engendrent.

Les allergies alimentaires dites immédiates se caractérisent par la production d’un type d’anticorps particuliers, les immunoglobulines E (IgE), qui sont spécifiques de certaines protéines alimentaires (appelées des allergènes). Cette phase, dite de « sensibilisation » résulte du manque d’induction ou de la rupture de la tolérance orale : cette tolérance est la réponse immunitaire normalement induite contre les protéines ingérées, qui sont normalement inoffensives pour l’organisme. Par la suite, l’ingestion de ce même aliment (ou d’un aliment très semblable) va conduire à la reconnaissance de l’allergène (ou d’une protéine proche) par les IgE spécifiques présentes sur différentes cellules, telles que les mastocytes ou les basophiles, conduisant à leur activation (par exemple libération d’histamine) et à l’apparition des symptômes cliniques de l’allergie (phase dite de « déclenchement »).

L’éviction totale du ou des aliment(s) incriminé(s) reste la prise en charge la plus sûre pour les patients mais elle peut conduire, notamment chez l’enfant, à des déséquilibres nutritionnels, physiques et/ou psychiques. Le risque d’une réaction sévère due à une ingestion accidentelle est notamment source d’anxiété et de désocialisation pour le patient et sa famille. C'est donc un enjeu pour les Industries Agro-Alimentaires et pour les Pouvoirs Publics en charge de la santé des consommateurs que de disposer de stratégies et de méthodes permettant d’évaluer le potentiel allergénique des aliments, et de politiques de prévention efficace.

Les allergies alimentaires surviennent chez des individus génétiquement prédisposés (atopiques) : ces individus possèdent une histoire familiale d’allergies. Mais la progression constante des allergies alimentaires depuis 30 ans montre l’implication de facteurs environnementaux dans leur survenue. Le fait que ces allergies soient particulièrement fréquentes chez les enfants révèle ainsi des modifications précoces et néfastes des interactions de l’homme avec son environnement, incluant son alimentation : l’évolution rapide de ces interactions, du fait des changements de nos modes de vie et des révolutions industrielles (tant de l’industries chimiques que agro-alimentaires), pourrait engendrer des difficultés de notre organisme à s’adapter.

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© Stephane NANO

Dans ce contexte, les travaux de l’UIAA visent à :

- mieux comprendre ce qui fait d’un aliment un allergène : nous cherchons à identifier et caractériser les composants allergéniques dans les aliments, et étudions leur devenir au cours de la digestion ou lors des procédés de transformation des aliments. Au vu des transitions alimentaires (végétalisation des régimes, aliments ultra-transformés, ...), ces connaissances sont investies pour fournir des approches et des outils pour évaluer le risque allergique lié à l’introduction de nouveaux aliments.

- mieux comprendre pourquoi certains individus vont devenir allergiques : nous cherchons ainsi à élucider les mécanismes responsables de ces allergies, en n’oubliant pas les allergies non-dépendantes des IgE, qui sont bien moins connues. Ces travaux permettent également d’identifier des biomarqueurs d’aide au diagnostic et au suivi des patients. De plus, au vu de l’augmentation de la prévalence des allergies alimentaires chez les jeunes enfants, nous nous intéressons au rôle de différents facteurs environnementaux, notamment en début de vie, sur le développement de ces allergies (exposition aux contaminants, alimentation de la mère pendant la grossesse, mode d’alimentation en début de vie, pratique de sevrage et de diversification…).

 

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Stratégie expérimentale :

La mutualisation des moyens INRAE et CEA au sein de MTS permet l’accès à un large panel d’appareillages et de méthodologies autorisant le développement d’approches multidisciplinaires et intégrées, alliant de la biochimie, de l’immunochimie, de la biologie moléculaire, de la cytométrie en flux, des modèles cellulaires et in vivo, de la métabolomique, de la métagénomique, le tout associé à de la Science des données.

Dans ce dossier

Le développement de réactions d’allergie est un processus intégrant de multiples facteurs qui dépendent de l’hôte et de l’aliment dont la structure peut être modifiée lors des procédés alimentaires. Les conditions environnementales peuvent également orienter et influencer l’intensité de la réponse d’un individu atopique à un antigène sensibilisant. En particulier, l’environnement bactérien peut intervenir dans la polarisation et la modulation de la réponse immune. Une des composantes de cet environnement bactérien est le microbiote intestinal. Il intervient dans les processus digestifs et métaboliques qui transforment les antigènes alimentaires et modifient leur immunoréactivité. Il agit également au niveau de la perméabilité de la muqueuse intestinale et de la stimulation du système immunitaire local. Son rôle peut donc être important dans la séquence d’événements qui va aboutir ou non à une réaction allergique à une protéine alimentaire. Sa composition est complexe, propre à chaque individu et variable selon l’âge et l’état physiologique, sans que des caractéristiques spécifiques aient pu être associées à une susceptibilité particulière de l’hôte à développer une allergie.

Les allergies alimentaires surviennent chez des sujets génétiquement prédisposés qui vont développer une réponse immunitaire anormale, dite de type « Th2 » (pour T helper de type 2), contre des protéines alimentaires normalement inoffensives.

Ces études visent à identifier les constituants allergéniques (protéines) d'un aliment (le lait et l’arachide) et, sur chacun de ces constituants, à caractériser les épitopes responsables de la liaison aux IgE et, plus généralement, à comprendre les relations existant entre la structure d'une protéine ou d'un peptide alimentaire et son allergénicité.